Mention honorable dans la catégorie « Architecture »
Tant d’usages, ou de fonctionnements avaient été dématérialisés par la révolution numérique que les villes en avaient perdu leur propre raison d’être. Elles n’étaient plus les places où il fallait être, nul besoin d’y vivre, l’on pouvait agir d’ailleurs, depuis d’autres horizons. Déjà au temps des pandémies, puis durant la guerre, ou lors des inondations, celles et ceux qui disposaient d’un abri hors de leurs murs s’étaient empressés de les fuir.
Sans plus d’attrait, les cités ne pouvaient plus séduire. La dénatalité les avait dépeuplées et la vie y était devenue si difficile, tant les pénuries y étaient fréquentes et le climat suffoquant. Curieusement, ces Cités délaissées n’étaient pas en ruines, comme si leurs derniers habitants les avaient préservées des outrages du temps, mais ils n’avaient pas imaginé, qu’un jour, derrière ces élégantes façades de verre, ils seraient remplacés par des intelligences artificielles d’une docilité absolue, œuvrant vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour le seul coût de l’énergie consommée. Sans plus recourir aux humains, ces intelligences organisèrent elles-mêmes l’entretien des cités délaissées, dans un décor sans vie.
BACK TO GALLERY