Médaille d'argent dans la catégorie « Paysage / Nature / Eau »
Elles accourent du bout du ciel, fronts butĂ©s, cavales en furie festonnĂ©es d'Ă©cumes. Elles poussent sans relĂąche leurs rouleaux de colĂšre. Des cieux et des flots, elles annoncent le divorce violent des temps de tempĂȘte.
Un esprit tourmentĂ© se plaĂźt Ă entretenir le mystĂšre de cette gĂ©ographie du tumulte. Vagues aux crĂȘtes crĂ©meuses et aux veines marines, animĂ©es des puissantes forces cosmiques. Mais est-ce bien le dĂ©sordre d'une tempĂȘte qui secoue ces Ă©tendues? Peut-ĂȘtre, tout autant, la houle tellurique d'une steppe neigeuse. AmbiguĂŻtĂ© premiĂšre des Ă©lĂ©ments premiers. Terre, eau, air recomposent l'espace. Seul le feu est absent, cachĂ© dans les nuĂ©es. ApparaĂźt alors un champ de dunes mobiles miroitant d'un sable clair, des landes arides aux lignes ascendantes, bras tendus comme un appel vers on ne sait quel autel.
Dans l'instant le fracas s'apaise, cĂšde la place au vide et au silence. Un dĂ©sert de puretĂ© propice Ă la mĂ©ditation oppose au bouillonnement ocĂ©anique la paix d'une quĂȘte d'absolu.
Georges Rinaudo
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